Après une invitation en Juin 2007 pour découvrir en avant-première la 308 au centre de style ADN de Velizy 2, et après un premier essai dynamique de la 308 berline en Septembre 2007, voilà environ 1 mois que Peugeot a repris contact avec nous afin de nous proposer un essai de la 308 SW en ce début de semaine d'avril 2008, presque 3 semaines avant sa commercialisation (15 Mai prochain), en même temps que les essais Presse qui se déroulent en Sardaigne.
Nous avions donc RDV à 13h30, au siège de Peugeot Avenue de la Grande Armée.
J'y étais à 13h, j'ai pu profiter de la boutique et contempler les 4 308 de la vitrine... toutes montées en Lincancabur 18.
Mes "confrères" Guillaume et Bruno de FP sont arrivés vers 13h15. L'équipe Peugeot nous a acceuilli dès 13h25 mais il manquait 2 participants, Hugo et son collègue. Alors que les deux 308 sorties du parking privé du siège Peugeot nous attendent devant l'entrée, nous avions chargé les 2 SW mises à disposition et étions prêts à partir, les deux retardataires arrivent enfin à 13h35.
Présentation des 2 véhicules :
308 SW 1.6 HDi 110 MCM (BVM6) Premium Gris Moondust avec option cuir intégral noir
308 SW 2.0 HDi 136 BVA6 Féline Gris Hurricane avec RT4 etc intérieur grège mi-cuir mi-tissu
Le Chef produit 308 SW nous explique qu'à l'image de l'opération roulage "Perla Nera" de la berline, il en est de même pour la SW et nos deux modèles d'essai en font partie, donc ce ne sont pas des pré-série mais des "avant-série" pas totalement finalisées mais qui doivent servir aux derniers ajustages pour la série grandeur nature. D'ailleurs à ce titre il y a 64 308 SW de cette opération de roulage qui tournent en France et en Allemagne pour parcourir 1 millions de kilomètre. Les problèmes ou remontées que nous pourrons faire au cours de l'essai seraient d'ailleurs en grande partie résolus d'après le Chef Produit Peugeot.
- 308 SW 1.6 HDi 110 MCM (BVM6) Premium Gris Moondust avec option cuir intégral noir
L'essai commence donc à bord de la 1.6 HDi, je ne suis pas conducteur. C'est Bruno qui s'y colle.
Le silence est de mise à bord de l'auto, le moteur tourne mais on entend rien, je regarde les jauges, le moteur est à bonne température, il ne vient de pas de démarrer. Le cliquetis est fort bien maitrisé, y compris depuis dehors.
La voiture est déjà rodée et le moteur certainement libéré comme il faut
Dès les premiers tours de roues, (l'avenue de la Grande Armée est pavée) je trouve que la suspension m'a l'air sèche. Le confort est meilleur dans ma 307 ! La 308 a pourtant les jantes 16 pouces et la nouvelle monte Michelin Energy Saver en 205/55R16 91V. Au bout de quelques minutes, dans le traffic parisien, le silence est entaché par un espèce de ronronnement présent à très basse vitesse de 10 à 30km/h, puis s'estompant un peu en augmentant l'allure.
Pour avoir une "bonne" expérience de pneus Michelin, je pense que ce sont eux les fautifs car j'avais déjà eu ce "problème" sur mes voitures précédentes, résolu en passant à une gamme de pneus ou une autre marque (notamment Pirelli).
La commande de boite ressemble visuellement à la ML6C (BVM6 de la HDi 136 du groupe PSA) mais cette fois le verrouillage est beaucoup plus ferme et mieux guidé. D'ailleurs le débattement du levier de vitesse est réduit. Les rapports restent les mêmes que ceux de la BMP6 c'est à dire assez courts. Mais cela permet au 1.6 HDi 110 de relancer correctement. En effet l'auto avoisinne déjà les 1500kg à vide et doit composer avec près de 350kg de passagers : 1850 kg pour 110ch, ça fait pas beaucoup de chevaux par kg !
Le moteur reste disponible, ce n'est pas un foudre de guerre mais on a jamais l'impression de "peiner" elle repart tranquillement mais surement et ce, quel que soit le rapport. Nous sortons un peu du traffic urbain pour monter les rapports 4/5/6 et le silence à bord reste entaché par ce ronronnement. La radio étant en position éteinte, on porte certainement plus d'attention au moindre petit bruit....
Même en étant passager on se rend compte du dynanisme du chassis, la moindre sollicitation au volant inscrit la voiture dans le virage ou dans la direction souhaitée. Le chassis a d'ailleurs l'air encore plus vif que sur 307. J'en suis même étonné car nous sommes à bord de la 308 SW et qui dit SW dit voiture à connotation plutôt familiale et comportement peut être plus tranquille, plus "pataud". Il n'en est rien, elle reste très dynamique, plus encore que la 307 berline. La 308 SW a la même suspension que la berline et conserve son dynamisme quand la suspension de la 307 SW paraissait avait été durcie par rapport à la 307 afin de mieux supporter la charge et le poids de l'auto.
Nous changeons de conducteur, et de conduite. Cette fois les changements d'appuis sont plus directs et on sent que le chassis agit à merveille sans jamais être pris en défaut., je déplore néanmoins le peu de maintient des sièges AR, mais cela reste tout à fait acceptable.
Je prends enfin le volant, et tout au long de mon parcours (ville/route/autoroute/bouchon), mes précédentes impressions sont confirmées. Le train avant est très incisif, un régal sur petite route, malgré une monte pneumatique typée confort, elle réagit promptement et s'inscrit en courbe facilement et rapidement. Le chassis a l'air terriblement affuté et rigide, le train AR autodirectionnel semble réagir plus tôt et plus en douceur tout en étant souple dans ses réactions. Les changements d'appuis rapides ne sont que formalité et je la trouve plus vive encore que ma 307 "Sport".
Le confort est quand même apréciable. On se laisse porter dans ce "cocoon", on doit certainement y voyager très confortablement. D'ailleurs, faisant 1m85 et 115kg, assis derrière un conducteur de 1m75 environ, j'ai largement la place pour mes jambes, la place à l'AR est en net progrès par rapport à 307/307SW. D'après les cotes le gain oscillerait entre 3 et 5 cm! Non négligeable. Le toit en verre panoramique est très agréable. Toute la luminosité extérieure envahit l'habitable sans que la température intérieure augmente inutilement. Merci à la clim auto et aux bouches d'aération de clim à l'arrière de la console centrale jouxtant les deux sièges avant. D'ailleurs il est dommage que ces déflecteurs AR de la ventilation ne s'orientent que de gauche à droite et pas de bas en haut également. Il n'y a que la sellerie équipant spécifiquement cette version (option cuir noir intégral) qui à mon sens est trop ferme. Que ce soit siège AR ou siège conducteur je pense que la relative rigidité du cuir entâche un peu le confort d'un siège en tissu.
Une des principales améliorations du toit en verre est la taille de celui-ci. Le toit en verre de la 308 berline était déjà plus grand que celui de la 307 SW avec une surface en hausse de + 10%. Celui de la 308 SW est en hausse de 15% par rapport à la 307SW. La longeur de verre passe ainsi de 1m28 à 1m59... à comparer aux 1m55 de la 407SW ou aux 1m13 de la 207SW. Les plaques coulissantes d'occultation de la 307SW ont été remplacé par un rideau roulant d'occultation permettant un gain au niveau garde au toit. Le toit vitré est également plus large et confère à l'auto une rigidité accrue. Le Chef Produit a insisté sur ces innovations. Effectivement la vie à bord en est que meilleure, surtout avec cette impression d'espace et de luminosité omniprésente. A voir en plein soleil ce que ça donne et si la clim est suffisante, je me rappelle notamment avoir roulé dans un Picasso 7 places avec 7 personnes à bord, toit vitré où la clim était un peu juste à l'AR avec le toit "ouvert" et le soleil brillant.
Un petit coup d'oeil à la consommation de l'OdB nous permet de voir que sur les 3800 derniers km, la consommation moyenne est de 5,1 L/100, nous remettons cela à zero. Lors du parcours "aller", la consommation s'est établit à 5,5 L /100km. Elle est même descendue à 4.5 sur parcours extra-urbain. C'est un véritable chameau ce 1,6 L : presque 1100 km entre les ravitaillements !
- 308 SW 2.0 HDi 136 BVA6 Féline Gris Hurricane avec RT4 etc intérieur grège mi-cuir mi-tissu
Cette fois c'est Guillaume qui prend le volant le premier, et ensuite moi jusqu'au point d'arrivée.
Tout de suite je me rends compte que le silence à bord de la 136 est encore plus royal. Le RT4 diffuse une musique feutrée (sans option JBL) entrecoupée des indications de direction du GPS tandis que la sellerie Cuir perforé grège et moquette beige qui orne l'habitacle nous emmène dans une ambiance cosy et détendue. A l'arrêt le moteur est quasiment inaudible tout comme sa petite soeur 1.6. L'insonorisation est de meilleure facture, il n'y a aucun bruit de roulement. Notre modèle n'est pourtant pas équipée du vitrage feuilleté.
Comme pour la 1.6 ce modèle a été emprunté à provisoirement à l'opération de roulage SW, elle est déjà rodée. - Motorisation - Comportement Dynamique
La boite Auto 6 rapports est un modèle de douceur. Trois modes s'offrent à nous, le mode tout auto, le mode sport et le mode séquentiel.
Déjà en mode Normal, lors d'une accélération franche, la boite laisse monter le compte-tours jusqu'à 4200 tours environ, rare pour un diesel !
En mode sport, les rapports passent carrément à 4500 tours lorsqu'on appuie à fond. De plus les rapports passent vraiment vite et sans à-coups. A tout moment on peut passer d'un mode à l'autre en une fraction de seconde, cela permet de rétrograder manuellement si un ralentissement survient ... mais qu'on a pas besoin de vraiment freiner ... juste le frein moteur suffit.
D'ailleurs à ce titre, la boite rétrograde à bon escient, elle conserve le rapport engagé quand il faut et ses lois de passages semblent assez complètes. Etant un grand fervent de la boite manuelle de par son maniement et du libre choix du rapport qui en découle, je n'ai pas eu à pester contre le fait de ne pas être sur le bon rapport. Je déplore néanmoins qu'il n'y ait pas d'affichage du rapport engagé sur l'OdB, ne serait-ce qu'à titre informatif (ou alors je n'ai pas trouvé l'information ...
). Lors d'une pression ferme sur la pédale elle rétrograde de 1 ou 2 rapports facilement. Peut-être même 3 mais sans affichage je ne saurais dire exactement.
Le 2.0 HDi 136 semble un peu anémié... il reste quand même plus péchu que lorsqu'il affublé de la BMP6 sous le capot du "cousin" Picasso. Mais comparé à ma 307 136 qui "respire bien", la différence de performances se fait clairement ressentir. Toutefois, vu que ça reste une boite auto, la moindre sollicitation un peu vive du pied droit fait tomber un rapport pour favoriser les relances, au final on "avance" quand même.
, sans compter que les rapports sont plus courts que une 307 BVM6.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que cette fois la voiture pèse 1600kg à vide, avec nos 350kg de passagers on frole les 2 tonnes ! Normal que le HDi 136 soit un peu à la peine. Il est plus dynamique que le 1,6 précédemment essayé, c'est sûr, mais les performances, comparées à une 307, sont largement en baisse. Peut-être que l'impression de molesse est également accentuée par l'impression de "cocoon" qui règne à bord, et la douceur de la BVA6.
Reste que même si c'est une avant-série, elle est particulièrement agréable à mener. Elle a un touché de route direct et incisif, elle réagit encore plus promptement que le modèle en 16 pouces. En même temps c'est logique vu la monte, mais elle allie douceur améliorée et vivacité accrue. C'est un vrai régal d'enchaîner les virages sur petites routes sinueuses. - Vie à bord - Confort
Cette version est équipée des jantes 17 Rinjani avec pneus 225/45 R17 Pirelli P Zero Nero. Dès les premiers tours de roues, outre le silence signalé plus haut, on a l'impression que c'est un véritable tapis. Les imperfections de la chaussée sont très bien filtrées, bien mieux que le modèle précédent en 16 pouces (le Chef produit nous expliquera plus tard que ce modèle 1,6 HDi avait une faiblesse de ce coté là).
Le silence à bord est en nette hausse par rapport à la 1,6 HDi, c'est d'ailleur ssensible dès les premiers tours de roue. L'insonorisation globale est d'ailleurs plus aboutie et à vitesse stabilisée sur autoroute, aucun bruit aérodynamique ne vient perturber le calme.
Nous retiendrons que la version HDi 136 est bien plus confortable que la version 1.6 HDi, pourtant munie d'une monte pneumatique moins avantageuse. Le 18 pouces en 308 doit à mon avis être tout à fait confortable, bien loin des suspensions fermes et sèches de la production germanique. - Consommation
Pareil que pour la 1,6, j'ai remis l'OdB à zéro en partant et sur un trajet d'environ 50km mixant ville/route/autoroute, la consommation s'établit à 7,7 L /100 ce que je trouve tout à fait honorable vu qu'elle a été menée dynamiquement pendant ce parcours, que nous étions 4 à bord et surtout quand on connait la "réputation" de la BVA6 pour sa frugalité !
En boite manuelle on doit descendre à 7 L tout en ayant de meilleures performances, ce qui doit permettre de tenir des pleins de 850km. Appréciable en cette crise du prix du gasoil/litre.
J'aurais souhaité tester une SW THP 175 en 18 pouces afin de me rendre compte réellement des progrès de suspension et motorisation mais ce sera pour une prochaine fois. D'autant que la HDi 136 coute quand même 3550 € de plus qu'une THP 150 à finition identique....
En prenant les hypothèses suivantes :
THP 150
10 L de conso
1,45 €/L
20000 km soit 2000 L
2000x1,45 = 2900 € de coût annuel
HDi 136
8,5L de conso
1,38 €/L
20000 km soit 1700 L
1700x1,38 = 2346 € de cout annuel
Pour 20000km/an
On économise 554€
Donc il faudra attendre : 35550/554 = 6,47 ans soit 6,47x20000 = 129400km
Par un rapide calcul on arrive à amortir le surcoût diesel au bout de 130 000 km en considérant que le HDi ne parcours pas plus de 20000 par an (hérésie de nos jours! ) soit quelques années avant de rentrer dans ses frais !
Il faudra veiller à prendre en considération le bonus/malus.
Vivement la THP 175, le 2.0 HDi 160 et le 2.0 HDi 185 !
Je tiens à remercier encore une fois toute l'équipe Peugeot qui continue de nous faire confiance et nous invite à ces expériences très enrichissantes.
Merci !
PS : je posterai les photos plus tard, j'en ai quelques unes.
